Sadie a quitté Montréal, jadis, elle fait partie de ces gens qui peuvent tout laisser derrière pour trouver du nouveau. Chercheure dans un laboratoire de Marseille, elle passe la majorité de son temps auprès de créatures qui lui transmettent une méthode pour vivre en parasite. Arriver à dire ce qui dépasse l’intelligence humaine, penser l’inconnu radical qui défait toutes nos catégories, voilà la vocation de Sadie. Le jour, elle s’outrepasse dans le génie de Régnier, le professeur qui lui a fait découvrir le monde bourdonnant du vivant microscopique, et qui lui a appris que, pour étudier les virus, il faut penser infectieux, se laisser contaminer par des idées dangereuses. La nuit, elle s’encanaille au Scum, le bar de Veronica, elle se dissout dans les playlistes de Molly, se défait dans le corps nombreux de la danse. Jusqu’à ce que le passé lui donne un coup de fil. Un numéro de Montréal, qu’elle n’a pas revu depuis vingt-cinq ans. Son virus la rappelle de l’autre côté de l’Atlantique pour lui poser une nouvelle énigme, dans cette ville et dans cette famille où le temps a pris un cours imprévu. Sadie suit l’étrange spécimen au cœur d’une histoire qu’elle ne comprend plus, suit son désir de connaître jusqu’à la déformation de soi. Quand se casser n’est plus une option, il ne reste plus qu’à se couler dans l’inconnu, et risquer que la pensée s’incarne. Sadie X est un roman de désapprentissage.