On peut venir au monde à tout âge. Pour Markus, cela se passe au début de la vingtaine, quand il s’enfuit de la communauté fermée qui l’a vu naître et qui l’étouffe. Le voici donc plongé dans le « Frais Monde », dans la jungle urbaine, au risque de se noyer. Il doit s’inventer à partir de rien. Il doit apprendre à se nourrir, à se trouver un toit, un travail. Il doit découvrir tous les codes de la vie libre, dont celui de la séduction, car rien ne l’attire plus que les « Mignonnes » du Frais Monde, toutes plus pimpantes les unes que les autres, toutes déshabillées là où ça rend fou de les regarder. Ce n’est pas un hasard si Markus se retrouve à aider les plus mal pris de la ville, pas un hasard non plus si Abbie et Raquel, deux vestiges de son ancienne vie, viennent s’échouer chez lui. Car Markus est différent. Malgré son intense désir d’intégration, Markus est dévoré par une flamme qui le pousse à éclairer ceux qui semblent souffrir d’obscurité – et ils sont nombreux. Comment trouver sa place sans perdre son âme? Où se terre la Mignonne ultime, l’âme sœur qui lui fait si cruellement défaut? Et qui est cette ombre bienveillante qui veille sur lui depuis le début, ce vieil homme mystérieux que Markus surnomme « Maître K », et qui se dérobe chaque fois qu’il l’approche? Cette histoire, c’est Markus qui nous la raconte, en jouant comme un enfant émerveillé avec la nouvelle langue qu’il a apprise. Ce sont les mots et les yeux candides de Markus qui nous dévoilent les désastres ambulants partout, et l’aveuglement du monde libre qui court, qui court pour se fuir lui-même.